86ème journée de navigation : Le théâtre ça devrait être remboursé par la sécurité sociale !

20 août 2019    

86ème journée de navigation : Le théâtre ça devrait être remboursé par la sécurité sociale !

Merci à tous de vos messages! Puisque que vous avez été touchés par l’histoire de Thérèse, aujourd’hui je vais vous raconter celle de Josette, Odette et Michèle.

A Enville en Jard, la péniche Adélaïde donnait une représentation de théâtre. Josette, Odette et Michèle se sont mise sur leur trente et un ! Elles ont décidé de sortir « entre filles » et d’aller à la péniche ! Elles ont choisi avec soin leur place, à elles trois elles occupent allègrement une banquette de quatre personnes. La poitrine avantageuse, le fessier généreux, elles en vérifient le confort. Elles sont agréablement surprises par les lieux. C’est la première fois qu’elles montent sur une péniche, c’est la première fois qu’elles vont au théâtre. La scène leur convient, la visibilité dans cette espace légèrement gradiné leur convient, l’éclairage feutré des guirlandes leur convient. Elles s’expriment à large voix, heureuses d’être là.

Le noir se fait après les présentations culturelles d’usage. Et lorsque les feux de la rampe s’allument c’est un épouvantable clochard qui apparait. Avant que le public ait le temps de réaliser quelle est cette apparition, un phénoménal « fait chier ! » jaillit de la scène. L’effet est saisissant ! Enorme, et la réaction qui suit tout autant. Josette, Odette et Michèle éclatent d’un rire tonitruant suivi de hoquets tout aussi démesurés. Chez les spectateurs libérés par la santé communicative de Josette, Odette et Michèle (stupéfaites de ce qu’elles sont en train de vivre) le rire est là, les exclamions, quelque fois même un son sourd qui ressemble à un grognement. Sur scène, on parle d’eux, de leur vie. Une galerie de héros ordinaires : clochard, jeune cadre, paysan, gendarme, voyou, tentent de trouver une marge de manœuvre pour changer le cours de leur vie. L’acteur, magnifique dans sa démesure, me fait penser à Philippe Caubert, la même énormité sans vulgarité, la même humanité. Il y a quelque chose d’indescriptible qui se passe : du vrai théâtre, un échange démesuré entre un acteur (magnifique Vincent Clergironnet), un texte (toujours du magnifique Vincent Clergironnet) et une petite communauté de spectateurs assis au fond d’une cale de péniche (à la bonne température !) Peut-être est-ce cela la catharsis?

En sortant, sur la passerelle, Josette, Odette et Michèle toutes rouges d’émotion, la mine radieuse, nous remercient : « Epatant! Plus besoin d’antidépresseur avec des soirées pareilles ! C’est ça le théâtre ?… Eh bien, ça devrait être remboursé par la sécurité sociale ! »

Mireille

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