Des Nouvelles de la Péniche Adélaïde
Chers Amis, spectateurs et artistes,
Je pense à vous, à votre quotidien, vos espoirs, vos utopies mis à mal par cette pandémie.
Je pense à vous et je m’attriste devant cette situation d’impuissance dans laquelle on a été poussé jour après jour.
Allons-nous laissons mourir le spectacle vivant ? Nous sommes inondés de retransmissions, de captations, de streamings passionnants, mais ce n’est pas du spectacle vivant ! Cela peut s’avérer un bon « divertissement » pendant un mois ou deux mais cela ne remplacera jamais le spectacle vivant, collectif, lieu de débats et de la mimésis et de la catharsis.
Messieurs les décideurs, pourquoi annuler les festivals et les programmations ? Ne sommes-nous pas assez intelligents pour assurer des représentations avec les gestes barrières qui s’imposent ? Ne sommes-nous pas assez imaginatifs pour inventer une forme de représentation qui nous préserve au mieux de la contagion ? Les masques, masque de comédia del Art, de tragédie, ou bal masqué, nous connaissons, c’est notre domaine !
Bien évidemment il ne s’agit pas de maintenir les festivals et les représentations en l’état, il s’agit d’inventer des alternatives artistiques, ludiques, poétiques qui soient l’expression de ce que nous vivons et maintiennent le festif et le collectif tout en garantissant les gestes barrières.
Au lendemain de cette crise, nous n’aurons qu’un seul désir, c’est de se retrouver, de renouer avec le collectif. Et quel est le lieu de partage par excellence si ce n’est le spectacle vivant ?
Messieurs les décideurs vous allez renvoyer nos enfants à l’école, rouvrir nos usines, nos laboratoires, nos transports en commun et nous ne saurions pas assurer le bon déroulement d’une représentation ou d’un concert ?
Ne devrions-nous pas apprendre à vivre « avec le virus » plutôt que « contre le virus » ?
Faites-nous confiance, faites confiance à tous nos artistes, tous nos hommes et femmes de bonne volonté, nous saurons trouver la cohabitation, le dialogue, la tolérance « avec le virus » comme avec l’ensemble des habitants de cette planète.
Pour notre part nous nous sommes attelez à ce chantier avec enthousiasme et nous ne manquerons pas de vous proposer des spectacles qui mettent en scène les gestes barrières.
En attendant voici une petite mélodie du confinement chantée par Mélanie Margage de la classe de scène de l’école normale de musique de Paris-salle Cortot où j’ai la chance d’enseigner.
Toutes mes amitiés, prenez soin de vous, de votre imaginaire et de votre sensibilité.
A très vite donnez-moi de vos nouvelles, cela me ferait plaisir !