Le 5 et 10 mars 1995 à l’Opéra théâtre de Besançon
Le 7 mars 1995 au Théâtre de Dôle
Le 4 mai 1995 à l’Opéra Théâtre de Massy
Le 14 mai 1995 au Théâtre d’Ifs
Le 31 mai 1995 au Théâtre de Cherbourg
Le 13 juin 1995 au Théâtre de Lisieux
Le 18 juin 11995 au Théâtre de Vienne
Le 12 Octobre 1933, le Théâtre des Bouffes Parisiens révéla une opérette très musicale et fort originale de Sacha Guitry, dont la musique était signée de Reynaldo Hahn lui-même. O mon bel inconnu… tel était le titre de l’œuvre qui dépeignait la vie d’un ménage de « français moyens », en l’occurrence un ménage de chapeliers. Le spirituel critique et auteur Jean Bastia écrivit dès le lendemain de la première représentation :
Sacha, Reynaldo, venez que l’on vous cite
A l’ordre ce soir de Paris
Pour la réussite
Complète
De votre opérette
D’esprit
…
O mes beaux inconnus qui, de Berlin, de Londres
De New-York, d’Hollywood, accourrez,
Près à fondre
Sur Paris et le dévorer
O bel inconnu, veuille avant
Veuille avant que tu ne le bouffes
Allez tout simplement aux Bouffes
Et tu verras qu’il est vivant !
Co-production : Péniche Opéra, Opéra-Théâtre de Besançon, Opéra-Théâtre de Massy, Ensemble Régional de Basse Normandie
Avec :
LA PRESSE EN PARLE
Mireille Larroche s’appuie sur une distribution brillante qui réalise la gageure d’aussi bien jouer que chanter ; tous les artistes sont de véritables comédiens-chanteurs ; on ne les dissociera pas dans l’éloge…
Paradoxalement dans ce type d’ouvrage, l’orchestre joue un grand rôle ; c’est lui qui souligne les mélodrames, permet de passer, sans heurt, d’un texte qui est presque lui-même une partition à une musique exquise qui respecte tous les mots. Les sept solistes entrent dans l’esprit du spectacle remarquablement dirigé par Olivier Dejours…
L’atmosphère du spectacle joliment mis en scène par Mireille Larroche réside d’abord dans le décor (réalisé par Jean Pierre Larroche) : la salle à manger de l’acte 1, avec son plancher dangereusement incliné, ses meubles escamotables…
Mireille Larroche est experte à faire vivre ce très bon dispositif scénique : le climat est étouffant, les portes ne laissent pas s’échapper, elles ne font que claquer ou obstruer…
Pourtant les jambes semblent démanger ; il y a du jazz dans l’air ; les personnages esquissent des pas de danse ; à l’univers parlé et chanté si bien fondu, s’ajoute la touche chorégraphique (d’Anne-Marie Gros) notamment pendant l’air de la chalcographie ou le duo Marie-Anne/Claude… on prend des poses typiques du boulevard, les alanguissements pendant la valse ; mais la bien séances peut aussi laisser percer l’agressivité, le cri de Félicie…
Les artistes sont tour à tour, enjoués, cyniques, émouvants, mordants ; le libertinage par lettres les rend souvent à leur solitude ; le rébus qui descend des cintres à la fin, n’éclaire pas l’énigme de la vie.
L’opérette – D. Roumihac