Moderato Cantabile
MUSIQUE XXème
Lecture musicale de Xavier Lemasne
COMMANDE DE LA PENICHE OPERA
CRÉATION LE 30 SEPTEMBRE 1987
DU 3 au 21 NOVEMBRE 1987REPRISE DU 12 FÉVRIER AU 12 MARS 1988
Le Matin – Brigitte Massin : « La petite musique de Duras… »
« Moderato Cantabile, prétexte d’un spectacle de théâtre musical sur la Péniche Opéra… c’est une innovation pour ce lieu inventif, la Péniche Opéra n’a peur de rien !…
Un enfant qui prend des leçons de piano, sa mère grande bourgeoise de la ville, un fait divers, l’imagination de la femme qui prend feu, cherche à comprendre le pourquoi des choses et d’elle-même, un livre qui raconte tout ceci et qu’elle lit.
C’est tout. C’est beaucoup. Le blanc domine le beau décor qui prend une bonne part de la longueur de la péniche, costumes et objets sont également blanc, sauf la robe de la femme, qui, de l’élégant jaune pâle de son vêtement passera au rouge flamboyant au fil de sa quête.
Dans cette rigueur imposée par l’exiguïté du cadre et l’uniformité de la couleur, c’est bien le texte de Marguerite Duras qui est l’ossature du spectacle et, en évidence, il révèle toute sa potentialité dramatique. Béatrice Cramoix qui le dit et chante, trouve ici un rôle à la mesure de son tempérament explosif et de ses possibilités théâtrales ; elle a à ses côtés un enfant étonnant, Florestan Boutin, petit musicien venu de Grenoble, innocent et ambigu, comme on peut l’être à la veille de l’adolescence, il fait beaucoup pour la réussite du spectacle.
La musique est bien entendu omniprésente, traitée avec légèreté dans le choix des instruments, un violoncelle, un cor et un accordéon, et bien sûr le piano de l’enfant, dont on se rend bien compte qu’il est anecdotique, par rapport au contenu de l’histoire racontée.
Mais en dépit de l’aspect insolite de la rencontre de ce trio d’instruments, la musique composée par Xavier Lemasnes, tant sur le plan vocal qu’instrumental, semble hésiter entre des réminiscences et des styles différents. Philippe Nahon, directeur musical de l’entreprise, s’acquitte fort bien de sa tâche, réunir en un discours unique, celui plutôt sage des instruments et celui dramatiquement échevelé de la femme. Cette distorsion qui tend à se rejoindre est aussi un atout de cette audacieuse tentative.
Avec :
Coproduction la Péniche Opéra, L’espace Jacques Prévert/Aulnay sous-bois, la Maison de la Culture de La Rochelle.
LA PRESSE EST PARLE
« D’après le roman de Marguerite Duras, une adaptation musicale intéressante qui tente d’éviter le piège de la modernité. … la mère (Béatrice Cramoix, soprano) lit des passages du roman et chante tour à tour dans un style proche des Récitations de Georges Aperghis. Le petit garçon (Florestan Boutin), blond comme un ange, col marin et culottes courtes, joue au piano, mal quand il le faut, mais en général, bien ( la Sonatine de Diabelli) chante d’une voix qui sent la mue et joue la comédie avec beaucoup de présence… la musique de Xavier Le Masnes, présente tout au long du spectacle et confiée à d’excellents interprètes, très efficace, n’évite pas les pièges que la modernité tend au théâtre musical, mais il y a d’heureuses trouvailles dans l’écriture des chœurs et de l’accordéon notamment » LE MONDE Gérard Condé