Opéra de bouche
Du 12 Mars au 5 Avril 1987
Tournée saison 1988-1989
MUSIQUE DU XVIème
Un banquet en trois services avec les chansons de Clément, Janequin, Claudin de Sermisy, Roland de Lassus… et Antoine Duhamel pour le dessert.
« Un concert de joyeux musiciens soubz belle feuillade, autour d’un rempart de flacons, jambon, pastez et diverses caiilles, coyphées mignonnement » Rabelais
La chanson polyphonique du XVIème siècle, grossière ou raffinée, paillarde ou élégiaque, est bien un jeu de société (plutôt de bonne société, bourgeoise ou aristocratique), convivialement partagée en petite compagnie ; quatre chanteurs autour d’une table, comme l’attestent certains recueils. On est alors bien loin des conditions actuelles de l’audition en concert ; s’il y a parfois des auditeurs, leur présence indifférente ou complice, ne saurait troubler l’intimité domestique que le chant à quatre : celle de la table où sont quelque fois posés ces autres adjuvants du plaisir, que sont les nourritures et les boissons…
Pour l’ensemble Clément Janequin, chanter autour de la table n’est donc pas une quelconque manifestation de snobisme ou d’originalité : une telle mise en scène s’intègre étroitement à ce qui est l’objectif essentiel du groupe : redonner à ces musiques leur vraie dimension musicale et sociale ».
Jean Pierre Ouvart
« Les plaisirs du Palais » ou « Oh ! ils chantent la bouche pleine », est un opéra de bouche qui tente d’associer le plaisir de chanter aux plaisirs de la bouche Gourmandise, gastronomie, dégustation, seront au rendez-vous.
Chansons du XVIème, chansons de Janequin, mais aussi repas du XVIème, avec ses décors de table, ses entremets, ses recettes, ses sucreries, et ses menus composés…
Avec :
Coproduction Péniche Opéra, Ensemble Clément Janequin, Festival Ile de France, DRAC Ile de France, Espace Jacques Prévert
« LE MONDE » A LA PÉNICHE OPÉRA
Tout est prêt lorsque vous entrez. Un bon feu brûle dans la cheminée. Cinq messieurs, vécus de bure et de damas se chauffent les pieds aux chenets en attendant que vous vous asseyez.
Et vous vous retrouvez dans un Moyen-Age de fantaisie, conviés en amis à un « opéra de bouche » qui ne vous laissera pas affamé : même si vous n’avez pas retenu votre couvert à l’une des deux tables dressées pour un repas complet (le service, fort avenant, fait parti du spectacle) vous serez invité à grignoter pain frais et pâte d’amande délectable que vous aurons distribués les interprètes dans le feu de l’action : eux-mêmes n’auront guère cessé de chanter « bouche pleine » !
C’est Janequin, avec ses chansons de société, mini pièces de théâtre vocal avec abondance d’onomatopées, Cris de Paris, Caquet des femmes, Chant des oiseaux, qui leur a donné l’idée et la matière d’un mini-opéra domestique et culinaire, mis en scène par Mireille Larroche, ponctué par la lecture de vraies recettes (en français moderne et il n’est aps interdit de prendre des notes) et comme en place de Grève, par les cabrioles et les jongleries d’un joyeux lutin.
Des seins de Béatrice Massin, s’écoule même, comme d’une fontaine, un petit vin apparemment recommandable. C’est la seule note délurée d’un spectacle charmant où quatre gaillards chantent particulièrement bien.
Anne Rey
LA PRESSE EN PARLE
Un véritable ballet gastronomicolyrique se déroule se déroule sous notre nez à train d’enfer… un spectacle bien de chez nous…
Le Figaro – Doucelin