Présenté à la péniche opéra
Du 12 Octobre 1995 au 1et Janvier 1996
Puis tournée en 96-97-98
Musiques de :
Georges Bizet et Charles Lecocq
Livret de :
Léon Battu et Ludovic Halevy
Avec :
En 1856, Jacques Offenbach avait ouvert un concours pour une œuvre lyrique sur un livret imposé afin de lancer son théâtre des Bouffes Parisiens et de se donner un successeur. Il s’en trouva deux ! Le jury où siégeaient des personnalités comme Scribe, Auber, Thomas et Gounod décerna deux premiers prix ex-aequo, l’un à Charles Lecocq, l’autre à Georges Bizet Les « Docteurs » eurent donc les honneurs de représentations aux « Bouffes Parisiens » et leurs heureux pères se virent remettre une somme d’argent et une médaille en or. On peut se demander pourquoi deux premiers prix. N’y avait-t-il pas un meilleur que l’autre ? Nos oreilles du XXe siècle répondraient sûrement « oui ». Une lecture comparée fait mieux comprendre l’indécision du jury : il lui aurait fallu choisir entre la continuation de la tradition et l’ouverture vers la modernité. Une lecture comparée fait mieux comprendre l’indécision du jury : il lui aurait fallu choisir entre la continuation de la tradition et l’ouverture vers la modernité. Car même si quelques passages présentent de grandes similitudes de traitement, la conception générale est très différente. L’approche du texte d’abord : Lecocq l’utilise dans son intégralité tandis que Bizet, même si le découpage airs/ensembles est exactement identique, en véritable dramaturge, tranche, coupe, fait des choix. Où Lecocq fait un simple récitatif, Bizet imagine un arioso à la ligne ample et lyrique ouvrant sur un quatuor aux accents romantiques. Au chapitre des grandes réussites communes, inscrivons le quatuor de l’omelette qui a visiblement inspiré nos deux candidats de manière très personnelle. Tout au · long de ces partitions, on sent déjà les personnalités qui s’affirmeront avec le temps. Chacun s’appuie sur ses mérites : Charles sur le charme, l’évidence et des mélodies aux contours simples et délicats, soutenues par une harmonie classique un rien convenue et Georges sur son sens du théâtre et des ruptures, sa fougue et une véritable invention mélodique et harmonique.
Il est amusant de noter que ni l’un ni l’autre ne suivirent la voie ouverte par ce concours qui leur mit le pied à l’étrier des théâtres parisiens.
Lecocq, s’il se spécialise dans le genre léger, ne donnera jamais plus dans le « franchement bouffe », mais imposera son style, tout particulier jusqu’en 1918, et offrira son « chic » à ce qu’on n’appellera plus désormais « opérette » ou « opéra-bouffe » mais opéra-comique, montrant l’exemple à Messager et Hahn. Quand à Bizet, il ne fit plus aucun ouvrage comique, lui qui paraissait si doué, et suivit la route qui le mènera vers la gitane fatale lorsqu’il mourut à 33 ans. Lui aussi fit école, on le sait.
Faut-il départager leurs deux »bébés » ? A vous de juger !
Yves Coudray
Un régal d’humour cocasse et de finesse musicale.
Le Figaro
Melle Bourdy, MM. Peintre et Coudray confrontent chaque soir MM. Bizet et Lecocq à bord du plus fraternel, du plus joyeux de nos bâtiments lyriques.
Le Nouvel Observateur
Un grand et beau spectacle grâce à une véritable prouesse vocale de quatre jeunes chanteurs (Edwige Bourdy, Christine Gerbaud, Yves Coudray et Lionel Peintre avec au piano l’excellente Erika Guiomar ) rivalisant de dynamisme, de fantaisie du meilleur goût (la savoureuse partition de l’omelette au naturel), de dérision et de raffinement.
Témoignage Chrétien
La Péniche-Opéra a réussi sur toute la ligne. Tout cela est frais et drôle, enlevé.
La Lettre du Musicien
De loin le spectacle le plus inattendu et le plus exquis tant de cette rentrée.
La Terrasse.