Représenté à Paris à bord de la Péniche Opéra, les 19, 20 Février 2010 et les 8, 10, 12, 13, 15, 17,22,23,24, 26,29,30 mars 2010
Reprise à la Cité de la Musique de Paris le 31 Mai 2015
15 représentations
Humour et poésie, images insoles et gestes instrumentaux, nous surprennent et nous forcent à réfléchir à notre actualité brûlante.
« Quand je fais de la dérision, je le fais avec un tel niveau de professionnalisme, que ça donne… (des) douleurs » Mauricio Kagel
La pièce de Kagel m’apparait comme le retour de bâton d’un aller dans le jeu de miroir éblouissant. Une épopée vers les profondeurs dont nous avons émergées. Une méditation sur l’espace et le temps que berce la Méditerranée. Et dans le cul-de-sac des origines, le retour du conquérant, enfant prodige en pollutions, qui vient réclamer son héritage.
Ici la modernité mord la queue à l’antique et clôt le périple dans un affrontement mortel pour les deux protagonistes. Ceux-là mêmes, qui, pour avoir la paix, n’auront trouver d’autres solutions que les murmures des bombes et des murs.
Ici, comme toujours chez les grands artistes, la beauté ne réside pas dans le drame narré, mais dans le langage créé pour nous le conter.
Cela aura été un grand plaisir pour moi de découvrir, de ponctuer de lumières et d’accompagner de gestes plastiques cette musique de Kagel qui m’apparait comme autant d’oiseaux aux plumages enchanteurs d’un paradis perdu, où les timbres recherchés ici et ailleurs agissent en révélateurs du goût et rendent le plat de viande qu’il nous sert des plus savoureux.
Roland Roure Avec Coproduction : Péniche Opéra, ensemble 2e2M et la Fondation Orange LA PRESSE EN PARLE Paré à embarquer pour une heure de croisisère turbulente, le public s’amuse dès la première eclamation du conquistador amazonien « écluse nous auditeurs pour les frottes de langage ! », remarquablement traduit de l’allemand par Vincent Bouchot (qui joue à la perfection le rôle « du sauvage »), effectue des distorsions de langage minétique des déviations musicales opérées dans la partition (…) Dominique Visse (représentant de chaque peuplade colonisée) dans une espagnolade avec castagnette (…). Jusqu’au bout , la mise en scène de Mireille Larroche aura mis un point d’honneur à ne rien respecter, sauf l’esprit humainement ravageur de Kagel. Pour cette parabole, Mireille Larroche a conçu un bassin Méditerrannéen en miniature autour duquel gravitent les deux protagonistes, enjambant pays et continents. Dominique Visse, qui incarne avec vituosité chacun des peuples colonisés, déverse au fur et à mesure ses accessoires dans le lac central, faisant de la Méditerrannée, la poubelle tant décriée. Vincent Bouchot en Amazonien brûle les planches, accompagné par le très attentif Pierre Rouillé et son excellent ensemble 2E2M. Jamais notre « mer » n’avait été si bouillante en bord de Seine! Les chanteurs barbotent, la musique complote et bravo la flotte ! Une performance rare !
Pierre Gervasoni LE MONDE
Maxime Kaprielian RES MUSICA
Ivan Alexandre LE NOUVEL OBS
Maja Saraczyska LES TROIS COUPS