Wozzeck

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WOZZECK
MUSIQUE XXème
OPERA

Musique : Alban Berg
D’après la pièce de Georg Büchner
Année d’origine : 1914 – 1921

Opéra en 3 actes (15 scènes)
Version réduite (21 musiciens)
Orchestrateur: John Rea

Saison 2012-2013
Joué à l’Opéra d’Avignon les 27 et 29 janvier 2013,
au Grand Théâtre de Reims les 8 et 10 février 2013,
à l’Opéra de Limoges les 7 et 9 mars 2013,
à l’Opéra de Rouen les 29 et 31 mars et le 2 avril 2013

  • Direction musicale : Pierre Roullier
  • Mise en scène : Mireille Larroche
  • Dramaturgie : Dorian Astor
  • Collaborateur Artistique : Alain Patiès
  • Scénographie : Jean Pierre Larroche
  • Costumes : Danièle Barraud
  • Éclairages : Jean-Yves Courcoux
  • Wozzeck : Andréas Scheibner
  • Marie : Barbara Ducret
  • Le capitaine : Gilles Ragon
  • Andrès : Philippe Do
  • Le tambour Major : Yves Saelens
  • Le docteur : Eric Martin Bonnet
  • L’Idiot : Raphaël Bremard
  • Premier compagnon : Alain Herriau
  • Deuxième compagnon : Florent Mbia
  • Margret : Aurore Ugolin

Le cerveau de Wozzeck est le siège du chaos humain et urbain

« Le monde est fou ! Le monde est beau ! » S’égosille Wozzeck.

Voici le soldat Wozzeck, ce personnage torturé de la pièce fragmentaire de Georg Büchner (1813-1837), transposé dans un no man’s land d’une grande ville européenne du début du XXIe siècle. Pas à la périphérie de la ville, mais au cœur même de la cité. Ces lieux de violences que nous avons cru pouvoir contenir à l’extérieur de nos cités, se sont infiltrés, malgré notre vigilance policière au cœur même de nos capitales, sous les ponts, le long des berges, dans les métros, dans les égouts, sur les chantiers … Si les casernes militaires se sont éloignées de notre quotidien, des « espaces invisibles », des « espaces que l’on refuse de voir » se sont créés, où se perpétuent des hiérarchies violentes qui n’ont rien à leur envier. Une violence du quotidien, de la survie, entre désespérance et sauvagerie, où les seuls repères sont devenus les rapports de force et de faiblesse. Souterraines par rapport aux cadres sociaux que nos sociétés démocratiques appliquent à grand renfort de médiatisation, s’insinuent d’autres organisations sociales, celles qui ne reposent que sur l’aliénation du plus faible. Sous le costume de soirée ou de théâtre de la démocratie, grouillent des violences effrayantes et intolérables.

La Presse en Parle :

…Sublime réussite que cet opéra mis en scène par Mireille Larroche et proposé encore demain à Avignon….

Danièle Carraz La Provence

La mise en scène de M.L met en exergue toute l’humanité de cet opéra contemporain, enrôlant l’onirisme désenchanté de l’ouvrage, dans une critique sociale du temps présent…. Pour donner de l’étoffe à ces personnages, d’un quotidien abîmé par la vie, il fallait une distribution remarquable. … Wozzeck, opéra du désordre et du désespoir, débouche sur un climat d’espérance. Le public a longuement ovationné cette création déroutante et superbe.

Alice Hygoulin La Marseillaise

D’abord il y a l’enfant, sans compassion, il se construit, avec ce qu’il vit. Sur le plateau de l’opéra-théâtre d’Avignon, on découvre à la fin ce qu’il sera demain. Pour cela, allez voir et écouter Woyzeck, même si vous pensez que la musique atonale de Berg, n’est aps pour vos oreilles, Mireille Larroche y lit sa vision de cet opéra. Exit la caserne, entrons dans la zone. La metteure en scène montre ces gens-là ; ceux de la cité d’à côté, qu’on ne voit pas. Sa transposition fonctionne, on y croit. Et puis il y a Andréas Scheibner, un dramatique Woyzeck, plus éboueur que militaire. Sa voix de schyzo est placée et son rôle comblé. Il nous entraine dans sa folie vers le crime de sa fiancée Marie. Et puis il y a Marie, le soprano Barbara Ducret ; sombre et égaillée, chante cette putain et mère, jamais en déraison et de belle façon. On saigne avec elle quand la mort s’en empare….. Il ne faut pas oublier la baguette de Pierre Rouillet à la direction d’un orchestre réduit. Chaque pupitre est ciselé à n’entendre que des soli. C’est toute la magie du mariage d’Alban Berg et du roman de Buchner. Un pari réussi à ne pas laisser passer. Entrez dans le cortège sociétal de Mireille Larroche.

Bruno Alberro, le Dauphiné

… La réalisation de M.L (l’excellente « patronne » de la PO à Paris) était en tous points, remarquable…. Büchner et Berg à sa suite, voulaient dénoncer le drame des pauvres gens, des misérables opprimés par une société inégalitaire impitoyable, des marginaux dirait-on aujourd’hui ; d’où l’écho immense rencontré à sa création par cette œuvre d’une grande puissance évocatrice tant au niveau du livret que de la musique. Pour l’interpréter, il faut des chanteurs aguerris, doublés de comédiens expérimentés…. On découvrit le baryton germanique Andréas Scheibner, dans le rôle-titre, d’un poids redoutable, rôle qu’il domina magistralement suscitant une profonde émotion par son incarnation toute d’humanité blessée… M.L sut faire vibrer cette œuvre forte en la transposant à l’époque contemporaine…. Ainsi Woyzeck, Marie et leur enfant habitent dans une petite camionnette transformée en auto-caravane et l’action se déroule à la périphérie d’une ville dans des lieux interlopes : cela fonctionne remarquablement ….

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