SLÜNCH : par le collectif des b-Ateliers
La langue française s’enrichit de mots venus de toutes les langues du monde : la philosophie est grecque, le yaourt est turc, le samovar est russe, le taboulé est libanais, le pancake est anglais… En voici un nouveau dont l’origine est à la fois trouble et mystérieuse : le slünch. Le slünch, c’est d’abord une onomatopée : c’est une variation du « slurp » que fait la bouche en avalant une cuillerée de potage, c’est une évocation du « cronch » de la biscotte sous la dent, c’est un cousin du « gloups » de la déglutition. Vous l’aurez compris, yaourt, samovar, taboulé et pancake, lors d’un slünch, il s’agit de nourriture. Et la nourriture, c’est aussi la nourriture spirituelle, c’est aussi la philosophie, l’amour de la sagesse, l’amour du savoir, le savoir aimer, l’aimer saisir, l’Aimé Césaire, le nécessaire amour des mots et des lettres, en un mot, en onze lettres, la littérature.
Le slünch, petit frère du brunch où l’on mange en fin de matinée, est un souper en fin d’après-midi, un lunch en soirée, où quelque chose est lu, un lünch, où quelque chose est savouré, un slünch. Soit en bref, une lecture publique en mangeant.